Saint Seiya R.P.G .:.Goldo Seinto.:.
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La plus grande des guerres divines est sur le point de se déclencher. A quel dieu appartiendrez-vous?
 
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 Histoire comme ça

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Tristan

Chevalier du Démogorgon
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Tristan

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Histoire comme ça _
MessageSujet: Histoire comme ça   Histoire comme ça Icon_minitimeDim 13 Juin - 1:10

I- Nouveau ne.

Soudain, je me sentis poussé vers une paroi, tête en avant.
Mue par mon instinct, je ne pus que me laisser faire, et c'est ainsi que je sentie la "paroi" se dérober.
Aveuglé par une agressive lueur, j'avais l'impression d'étouffer à cause du manque de liquide amniotique...
Puis, j'avalais ma première goulée d'air... Je sentis l'air passer à travers mes organes, avant de gonfler mes poumons... Une atroce douleur accompagna leur premier mouvement. Une sensation de déchirure... Et de brûlure. Je me sentis si impuissant, si vulnérable et si mal que je ne pus qu'hurler ma frustration...

_"Ouinnnnnn!!!!"

Puis, je me sentis moins "complet": le cordon ombilical venait d'être sectionné.
Alors, je remarquais différentes lueurs de couleurs différentes... Des formes et des couleurs qui me semblaient encore floues, mais comme nouvelles à mes sens.
Et puis, alors que les formes si différentes de mon univers semblaient s'arrêter, une odeur de sueur vint chatouiller mon odorat. les formes me semblaient si intrigantes que je tendis ma main pour en éprouver la texture... Et sentis un contact doux et un peu humide.
C'est alors que je pris conscience du bruit...
Comme une explosion, une myriade de bruits agressèrent mes tympans.

"Splach"

_"Félicitation, Madame Ankhou, c'est un garçon!!!"

_"Félicitation, ma chérie!!! Notre lignée va se perpétuer grâce à notre labeur!!!"

"Tap tap tap tap tap"

Je ne comprenait pas d'où venait ces sons, et la force me manquait pour tourner la tête. Aussi, je ne tardais pas à m'endormir près de cette si réconfortante première odeur.


II- La chevauchée du destin.

_"Ne vous éloignez point de trop, Keith, et surtout, soyez prudent!!!"

Ce 7 mai 1074, Gwendoline, ma nourrice se faisait toujours autant de soucis pour moi. Où que j'aille, elle me suivait comme mon ombre. Mais, plus que par devoir, on sentait son enthousiasme et l'amour maternelle qu'elle me portait. J'avais appris que son enfant, qui aurait due avoir comme moi cinq ans s'en était allé rejoindre ses ancêtres.
Toujours à mes côtés, elle n'hésitait pas à jouer avec moi, et à me conter des légendes ou la bible quand je m'endormais. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle très vite elle prit dans mon cœur la place d'une seconde mère.
Elle était vêtue d'une longue robe noire, surmontée d'un tablier blanc en dentelle. Sa longue et épaisse chevelure châtain était soyeuse, et mettait en valeur ses yeux verts. Légèrement enveloppée, de taille moyenne et le regard vif, elle avait, malgré sa voix douce, hérité du surnom de Gwendoline la terreur.

Mais, aujourd'hui, père m'avait octroyé une belle monture, et avait engagé un tuteur pour m'apprendre à chevaucher. Bien que très attentionné, rares étaient les foies où Fergus (mon père) et moi avions l'occasion de nous croiser. Sa longue chevelure rousse était tressée , et encadrait un visage rude et fier. Ses yeux bleus et son nez aquilin lui donnait une douceur contrastant avec son impressionnante carrure, sa voix de stentor et la hache de guerre qu'il portait toujours au côté. Il portait habituellement un kilt marron et noire, une écharpe noire et un gilet marron.
Mère, quant à elle avait prévue de cuisiner un grand gâteau pour célébrer mon cinquième anniversaire. Aileas, ma mère, tenait elle aussi à rester aussi souvent que possible auprès de moi. Elle avait un physique qui inspirait la douceur, qui contrastait avec son caractère bien trempé... Une longue chevelure brune qui mettait en valeur ses yeux de biches et son nez aquilin. Des lèvres fines, et une peau d'albâtre complétait ce visage porté par une un corps fin et proportionné. Une longue robe blanche habillait cette femme aussi fière que son mari.

On pouvait ainsi dire que nous formions une famille des plus soudée. J'aimais profondément chacun d'entre eux, et ne pouvais m'imaginer de plus grand bonheur. Il ne se passait pas une journée que je regrettais.

Fergus était le comte le plus proche d'Edgard d'Ecosse. De fait, il possédait plus de terres que les autres nobles du pays, et son domaine, Falkirk, était le plus riche. Le roi de notre beau pays, Edgard d'Ecosse était monté sur le trône en 1074, année de ma naissance. Il avait vu là un présage de bon augure.
C'est pourquoi il n'était pas rare de voir notre souverain partager nos repas, et veiller à mon bien être. D'ailleurs, une missive annonçait aujourd'hui même sa venue, dans le but de fêter dignement mon cinquième anniversaire. Je considérais ce roi comme un oncle, et sa présence ajoutait une touche de bonheur supplémentaire à notre maisonnée.
Aussi impressionnant que mon père, il était brun aux yeux gris, mais ses cheveux étaient noués en une queue de cheval, surmontée de sa couronne de gui. Elle était censée protéger le roi de tout fléaux, et de ce fait, le pays tout entier.

C'était la raison pour laquelle tout le monde s'affairait. Partout où le regard se posait, on voyait des valets et pages organiser cette fête. Au loin, porté par le vent, quelques notes de musiques dévoilait une partie des festivités, tandis que le château en effervescence faisait l'objet d'un rajeunissement et d'un enjolivement.

Posant un regard intimidé sur l'étalon, que j'avais nommé Lug, j'admirais sa blancheur et sa fierté. Il semblait venir d'un autre monde. de même, la main ferme qui se posa sur mon épaule gauche appartenait un un être d'une beauté et d'une prestance incroyable. Ogme était son nom.

_"Montes, Keith"

Bizarrement, le tutoiement ne me choqua pas plus que la familiarité dont il faisait preuve. J'avais l'impression de le connaître depuis toujours, même si je savais que tel n'était pas le cas...
Avant même de m'en rendre compte, j'avais déjà escaladé le dos de ma monture, qui se mit aussitôt au triple galop.

D'abord inquiet, très vite, je me rendis compte que je tenais très bien sur ma selle si finement travaillée. Je me rendis alors compte de l'agréable sensation du vent s'engouffrant dans mes cheveux, des milles et une effluves humés, de la puissance des muscles de Lug qui travaillaient sans relâche, du somptueux mélange de couleur du paysage, et maints détails.

Jusqu'au moment où il s'arrêta devant une maison d'aspect humble.
Intrigué, et ayant oublié la consigne de Gwendoline, je mis alors pied à terre, et attacha ma monture à un tronc d'arbre proche.
Puis, sans même réfléchir, je m'adressais au cheval:

_"Merci beaucoup pour cette chevauchée. Attends moi ici, cette maison m'intrigue."

Après quoi, le cœur battant la chamade, je fis face à cette demeure qui semblait m'attendre. Inexplicablement, je sentais une sueur froide parcourir mon dos et ma nuque, tandis que mes dents claquaient. Il se dégageait de ce lieu une atmosphère fort peu engageante, mais pourtant très attrayante. Alors que mon esprit me criait de partir pendant qu'il était encore temps, mon corps et mon cœur avançaient sans relâche en direction du porche.
Posant mes pieds sur les dalles de granites menant à la porte, je ne tardais pas à dépasser un vieux puit en ardoise qui paraissait ne pas avoir servi des décennies entières.
D'ailleurs, en y regardant de plus près, la terre n'était pas entretenue: elle était agrémentée de chardons et de pissenlits au milieu d'un champ d'herbe et de trèfles. Prenant mon courage à deux mains, je m'avançais résolument , avant d'atteindre finalement cette porte si proche et pourtant si lointaine.
Puis, fermant mon poing droit, j'en frappais la lourde porte par trois fois.

C'est alors que la porte s'ouvrit sur un vieil homme qui paraissait crasseux. Sa tenue était étrange... Il portait un long chapeau pointu à large bord, ainsi qu'une longue robe de femme bleu nuit. Sa barbe était grise et son regard intense... Mais ce qui me frappais le plus, c'était son bâton de frêne tenu en main. Son extrémité avait la forme d'un lézard crachant du feu... Représenté par une pierre rouge lumineuse...

_"Entrez, Keith Ankhou, je vous attendais."

Sa voix était grave, franche et pourtant très sereine.
Sitôt sa phrase finie, il me fit signe de le suivre, avant de prendre place sur un fauteuil de chêne. L'imitant, je regardais alors autour de moi.
Le sol de cette chaumière était de bois, et un feu de cheminée rendait la température agréable, tandis que plusieurs chandeliers ornés de bougies éclairaient la pièce.
La table autour de laquelle nous étions assis était recouvertes de bric à brac, ainsi que d'un verre de lait et d'un verre d'eau.

_"Le dieu des dieux vous a conduit jusqu'à moi, Merlin, dans le but de vous guider.
Longue sera votre destinée, et nombre de pièges seront sur votre chemin.

Avant tout, sachez que tout est relatif. De fait, le simple fait de vous mettre ainsi en garde pourrait sceller votre destin...

Dans quelques années, vous connaitrez l'amour. De cet amour un enfant viendra, qui perpétuera vos us et coutumes. Mais jamais vous ne le verrez.
Vous mourrez avant même sa naissance.
Mais de cette mort vous apprendrez, et votre destinée alors naitra.

Je ne puis vous en dire davantage sans entraver votre chemin...
Mais sachez que nul voie n'est mauvaise en soi."

Perplexe, je regardais le mystérieux étranger avec des yeux ronds vider son verre d'eau d'un trait.
Etait ce une farce? Etait il fou? Ou alors était ce un ange? Ou encore un démon?
Incertain, je réfléchis à toute vitesse, quand mon regard se posa sur le verre de lait... L'avait il prévu pour lui? Mais alors, pourquoi le verre d'eau?
Une chose était désormais certaine, il ne fallait pas exclure la possibilité que sa prophétie soit bonne...

_"Qu'êtes vous? Est ce une blague? Et sinon, pourquoi me mettre ainsi au parfum?"

Joignant ses doigts, Merlin me sourit, avant de répondre:

_"Je suis Merlin, Merlin l'Enchanteur. Ma déesse s'intéresse beaucoup à vous... Vos destins sont, pour ainsi dire, liés. Et, pour preuve de ma bonne foie, je peux vous annoncer que vous trébucherez en sortant de chez moi."

Impressionné par l'assurance du bonhomme, je déglutis péniblement, avant de boire d'un trait mon verre, pour me redonner contenance.
Alors, tremblant de tout mes membres, je me levais, et sortis. Mais, à peine un mètre plus loin, je me pris les pieds dans le lierre, et me retrouva les quatres fers en l'air, aussi meurtri qu'humilié... Comment avais je pu me montrer aussi négligent?!

_"Adieu. Puisse votre route vous mener à la félicitée."

Me retournant, je vis alors un terrain vierge de toute trace humaine... Un peu soufflé par ce prodige, je repris la direction de Lug, le détacha, et rentra sur son dos.


III- La Plume et l'Acier.

Ma chevauchée se termina alors que le clocher annonçait la cinquième heure du soir. Le ciel commençait à s'assombrir, et un léger vent froid se levait.

Approchant au pas d'Ogme, je me remémorais la mystérieuse prophétie. Que devais je faire: la divulguer, ou bien la garder pour moi?
En réfléchissant, je finis par me résoudre à la garder pour moi. En effet, nulle preuves ne me permettrait de leur montrer la véracité de mes dires... Et il serait étonnant qu'ils les prennent au sérieux.
Descendant de Lug, je ne pus m'empêcher de lancer un "merci", avant de regarder autour de moi.
Ce que je vis alors m'époustoufla. Tout le monde était sur son trente et un. Malgré l'effervescence des valets, je constatais qu'il ne restait que les finitions à mettre en place.

_"Keith! Où étais tu? Tu es tout sale!!! Vas vite te laver et te changer, afin d'accueillir notre souverain qui vient nous honorer de son auguste présence!!!"

C'était Gwendoline, qui semblait elle aussi plutôt nerveuse.
Penaud, je regardais alors mes vêtements, et vis avec horreur qu'il étaient couvert d'herbe et de boue.

Opinant du bonnet, je courus alors dans mes appartements, où je découvris avec bonheur un bain chaud qui m'attendait. A côté, une élégante tenue propre était pliée.
Regardant autour de moi, je vis, accolé au mur de granite une grande armoire de chêne sculpté. Je vis, à son opposé un immense lit dont le matelas de paille assurait mon confort.
J'avais d'ailleurs entendu parlé de matelas de plumes, mais comme le disait papa, "pourquoi changer nos matelas qui font de nous des hommes?".
Puis, tournant encore mon regard, je vis mon secrétaire sur lequel j'aperçus mes œuvres inachevées. on distinguait ainsi un triskel taillé dans du sapin, et divers membres de poupée de bois. La sculpture était vite devenue une passion pour moi...
Imaginant à l'avance le visage de mes marionnettes et poupées dans les blocs de bois, je pouvais rester concentré des heures et des heures à sculpter dans ses moindres détails les traits de mes œuvres, matérialisant ainsi mon imaginaire. Chaque poupées et pantins achevés me rendaient fous de joie. Toutes mes créations étaient pour moi comme des frères et sœurs...
Ma mère et Gwendoline se félicitaient d'avoir élevé un prodige tel que moi. Mais mon père en était malade. Il ne supportait pas la vue des pantins... Quand aux poupées... Aussi était ce le seul sujet dont père et moi ne parlions pas.

Me reprenant, je fis glisser au sol mes vêtements sans tarder, avant de plonger délicatement mon pied dans l'eau, qui s'avéra être à bonne température.
Laissant avec délice cette douce sensation de béatitude m'envahir, je tachais de me vider la tête, en songeant à ce que je devrais encore faire, quand tout à coup, les mots prononcés par cet homme étrange me revînrent en mémoire.
Alors, soupirant, j'assemblais mes mains en coupe, avant de les plonger dans l'eau, et de les ressortir brusquement, les plaquant sur mon visage, l'eau en plus.

Après m'être convenablement décrassé, je sortis de mon bain, avant de m'essuyer avec la serviette laissée à mon attention par le domestique qui avait si parfaitement rempli son office. Puis, j'enfilais mon kilt, ma chemise et mon pull si similaire à ceux de mon père, avant de me décider à me mirer dans le miroir rectangulaire et richement décoré ornant la pièce.

Je vis alors un regard pétillant sur un visage juvénile. Ma silhouette était solidement bâtie, et mes nattes noires et soyeuses encadrant mes yeux gris attirait inévitablement les regards. C'est une des raisons pour lesquelles beaucoup pensaient que j'étais un dieu païen venu visiter les mortels.

Fier et droit, je pris alors la direction de la salle de réception, saluant aimablement tout les domestiques que je croisais, en ne manquant pas de remercier chaleureusement ceux qui s'étaient occupés de mes quartiers.

Et c'est ainsi que je retrouvais Gwendoline, en léger retrait derrière Fergus et Aileas, vêtus dans leur plus beaux atours. La salle de réception était déjà prête à accueillir notre souverain, le roi Edgard d'Ecosse.
Les valets s'affairaient à allumer les bougies disposées sur les lustres, chandeliers et bougeoirs, tandis que les saltimbanques s'échauffaient. On pouvait ainsi entendre un grand brouhaha composé de rires, voix, chants, accordements d'instruments et grognements d'animaux dressés par des éleveurs. Déjà une ambiance conviviale et chaleureuse régnait en maître en ces lieux plein de vie et de bonne humeur.

Alors que mes parents me félicitaient pour ma tenue et mon apprentissage de l'équitation, des cornemuses annoncèrent l'arrivée imminente de notre illustre invité.
Sans tarder, nous prîment la direction de la cour, accompagnés d'une cohorte de domestiques, écuyers, et valets.

Aussitôt dehors, je resserrais ma cape de laine autour de moi, en affichant ouvertement la joie qu'inspirait la venue d'Edgard.

Un peu plus tard, une fois que nous avions fait bon accueil à notre roi, il me confia alors ceci:

_"Keith, il est temps pour toi de t'instruire. J'ai donc embauché des précepteurs pour tes cinq ans.
Et dans deux ans, je reviendrais, et souhaiterais faire de toi mon page, puis mon champion.
Je ne peux t'y contraindre, et c'est donc une requête personnelle: accepterais tu de me servir ainsi?"

Sous le choc, je sentis mes genoux se dérober... Mon destin ne m'appartenait donc pas?
Tremblant de tout mes membres, je finis par comprendre que cette opportunité ne devait pas être manquée, aussi me repris je avant de répondre:

_"Ainsi soit il, Monseigneur."

IV- La croix. (à approfondir)

En cette belle journée de printemps, je portais un magnifique kilt rouge a carreaux noirs, retenu par une superbe ceinture de cuire noire à la boucle magnifiquement ouvragée, et une simple écharpe sur mon corps déjà musculeux. J'avais six ans et demi, et avais appris a chevaucher avec Lug et Ogme, a manier les armes avec mon père, et a forger avec William.
Ce dernier avait réussi à me donner gout au travail et à l'art sur le métal, ce qui d'après Fergus était mieux que ma précédente lubie... Décorant chaque armes avec passion, elles semblaient être tombées des cieux.

Mère et Gwendoline m'avaient appris la calligraphie, ainsi que le savoir vivre adéquat pour la cour.
Mais un jour, mère et Gwendoline vinrent me voir toute deux l'air grave en portant un épais bouquin.

_"Keith, il te faut connaitre la religion du roi, et y adhérer en apparence au moins. Sinon, tu pourrais être disgracie par le roi Edgard.", me dit mère sur un ton grave.

Abasourdi, mon regard passait alors de l'une a l'autre, espérant y déceler un rictus annonciateur de plaisanterie, mais en vain... Alors seulement, je comprenais la signification de mon serment passe l'an précédent. La mine déconfite, je les regardais alors gravement, avant d'acquiescer.

_"Puisqu'il le faut..."

Et c'est ainsi que pendant six mois, j'appris a être chrétien.
J'appris les psaumes et prières, fit l'effort d'aller a l'église, et porta cet étrange symbole représentant une croix a l'axe décentré... Elle représentait celle sur laquelle périt ce demi dieu... Jésus. Et puis il y avait ces cours sur la bible assez rébarbatif,qui suggérait que tomber au combat était moins glorifiant que périr torture pour une idéologie que l'on souhaite faire naitre. Cette idéologie qui vise a ce que les victimes demeurent victimes, faisant l'éloge de leur bourreau. Ainsi, Jésus était l'archétype même de la victime et du bouc émissaire jouant les moutons.
De par mes croyances, mourir au combat était l'ultime honneur, qui nous permettait de combattre aux coté de Lug , Ogme et tout mes autres dieux. Il me paraissait logique de rendre coup pour coup, d'honorer la nature, nos parents et nos ancêtres, et les esprits.
Mais, étrangement, plus le temps passait, plus j'oubliais mes véritables dieux et déesses. Les fêtes païennes étaient confondues avec les chrétiennes, et les serments journaliers occultaient les histoires des dieux auxquels je croyais jusque la.
Et bizarrement, quand Edgard vint me chercher, il me semblait avoir été de tout temps un parfait chrétien.

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V- Guerrier...

Alourdi par une pesante cotte de maille sur laquelle mes armories flottaient au vent, je chargeais au triple galop en direction du village duquel s'échappait maints cris de détresses, et une fumée de mauvaise augure... Mes armoiries symbolisaient une étoile à cinq branche d'argent. Mes tresses flottant au vent, je tenais fermement dans ma main droite une hache ouvragée, et dans ma main gauche un umbo tout en tenant les rennes de mon cheval Lug que je reconnus, malgré・son caparaçon et son chanfrein... Le soleil dans notre dos, j'entendais le bruit assourdissant des sabots martelant la terre en direction du combat...
Déjà les effluves de sang et la chaire brûlées assaillait mes narines, alors que je distinguais au loin des corbeaux se préparer ・ festoyer... Je sentais la musculature de Lug jouer sous sa peau protégée, et sentais l'eau s'infiltrer à travers mes vêtements...

C'est alors que je me souvins: mon souverain m'avait envoyer chasser les pillards qui sévissaient dans la région d'Arran... Et nous les avions enfin débusqué ici, à Brodick. J'étais fier d'avoir une si grande place dans l'estime du roi, qui m'avait désigné comme responsable de mission.
Enivré par la soif de sang et l'excitation précédent la bataille, je menais personnellement la charge avec à mes côtés une vingtaines de cavaliers, le reste des troupes surveillant les éventuels fuyards... Mon exaltation était si grande que j'entendis à peine les vigies sonner l'alarme, et les cris de terreur qui s'ensuivirent...

Comme au ralentit, je voyais les bandits tenter de rassembler leur armes et préparer une défense... Mais ils ne furent pas assez rapide: sans ralentir ma monture, je frappais de toutes mes forces le premier défenseur du tranchant de ma hache. Avec un bruit de succion spongieux et un choc rude, des morceaux d'os, de sang et de cervelle giclaient dans mon sillage. Mais je n'avais pas le temps d'apprécier: devant moi, je vis trois marauds se mettre en travers de ma route, tentant de faire face avec une pioche, une masse et une épée émoussée... Je sentis alors Lug bondir, m'obligeant à bien m'agripper, tandis que j'armais de nouveau mon bras... Avec une sonorité satisfaisante, je vis l'un d'entre eux écrasé par les sabots de mon compagnon équestre, tandis que ma hache tranchait les deux bras d'un autre bandit, et que mon pied frappait la tête du dernier à pleine vitesse... A en croire les craquements d'os sonore et les giclées de sang des malandrins, il ne faisait aucuns doute qu'ils ne se relèveraient pas...

Et c'est ainsi que je délaissais les premières maisons... Alors, comme lisant dans mes pensées, Lug ralentit, puis s'arrêta, tout comme le temps et le bruit de l'acier. Les ruines de ce village me retournaient l'estomac, tant par son apparence que par son odeur de putréfaction. Partout o・mon regard se posait, il n'y avait que ruine et désolation... Des femmes empalées sur des lances agonisaient devant le regard infinie de leur enfants cloués à même les murs des maisons. Quant aux survivants, ils ne valaient guère mieux. Le regard fou, ils erraient de cadavre en cadavre, déplaçant parfois les corps entassés des hommes, inconscients de la bataille qui se déroulait devant eux... Maculés de sang et de morceaux d'organes, certains d'entre eux tentaient d'éteindre le feu qui consumait les hommes entassés.

Alors, plus que jamais auparavant, une soif de sang m'assaillit. Descendant de Lug, les larmes aux yeux devant une telle abomination, je n'avais plus qu'une envie: exterminer la vermine qui s'était abattue ici... Toute excitation, toute fierté・et toute stratégie ne servait plus à rien... C'est alors que le temps accéléra et que le vacarme alentour devint plus assourdissant que jamais... Serrant les dents, je rebroussais chemin, jusqu'à tomber sur une de ces vermine à l'impressionnante musculature. Bandant mes muscles, j'esquivais son coup maladroit, avant d'abattre ma hache sur sa jambe droite. Avec un hurlement de douleur, il lâcha son arme, qui s'embourba dans le sol détrempés pour panser sa plaie béante en tombant. Mais une seule de ses mains eut le temps d'atteindre son moignon avant d'être à son tour tranché... J'avais devant moi un exutoire à ma haine. Sans pitié aucune, je lui tranchait alors l'autre jambe, avant de repartir en quête d'une nouvelle proie...
Traversant le village, à peine conscient de mes actes, je tranchais, écrasais et éviscérais tout les mécréants que je trouvais... Rares étaient ceux d'entre eux qui connurent une fin rapide, et mon parcours était marqué・par des tripes, du sang et des membres épars.
Jusqu'au moment où à bout de force, ma hache s'échappa de mes mains me laissant désarmé et impuissant face à l'un d'entre eux. A bout de souffle, je n'avais même plus la force d'esquiver sa lame qu'il levait pour m'achever. Avec un regard rempli de haine, je fixais mon bourreau, lui crachant au visage, fier et droit devant la mort... Qui ne vint pas ce jour là.
En effet, surgissant de nulle part, je vis Ogme décapiter cette vermine juste à temps.

Inquiet, il me dévisagea un moment, avant d'utiliser le blason familiale pour me rendre une apparence humaine. Puis, sans un mot, il me tendit sa gourde, que je pris avant d'avaler une gorgée de la boisson. Alors, un étrange phénomène se produisit: toute ma fatigue et ma tristesse disparurent. Le goût de ce délicieux breuvage m'était inconnu, de même que son odeur mystérieusement apaisante. Perplexe, je rendis la gourde à mon précepteur en matière d'équitation, avant de prendre la parole:

_"Merci beaucoup, messire Ogme.
Sans votre aide, je n'arpenterais plus cette vaste et précieuse terre d'Écosse..."

Me souriant avec gentillesse, il essuya son épée, avant de la ranger à son fourreau. Puis, il arracha ma hache de la poutre dans laquelle elle s'était plantée, avant de me répondre d'une voix aussi calme que bienveillante en me rendant mon arme:

_"Le moment de nous séparer n'est pas encore venu... Force et courage, puisse l'astre nocturne guider tes pas."

Récupérant ma hache, je la remit à ma ceinture, avant de me tourner vers mon interlocuteur. Mais, à ma grande surprise, il avait disparu, cédant sa place à mon second: Sir Flewelling.
Ce dernier, bien que peu musclé était un combattant et un stratège hors paire. Bien qu'étant de rang inférieur au mien, je ne pouvais m'empêcher de l'admirer, et écouter soigneusement ses propos. De fait, nous étions vite devenus des complices, déjouant ensemble les pièges de la cour visant à nous écarter. Car comme moi, Gregory était hautement estimé par Edgard.
Il était blond aux yeux bleu, et ne perdait jamais son sourire. Pas même lors des combats... C'est pourquoi beaucoup le craignaient, et lui attribuaient le sobriquet de "fils du démon". Mais, quand je lui en parlait, il me répondait par un sourire resplendissant et serein, avant de m'expliquer que la dissuasion était la meilleure des armes contre les vipères...
Ce trait de sa personnalité était celui qui m'avait le plus intrigué chez lui: il savait retourner les armes de ses adversaires contre eux. A chaque fois que j'y repensait, je ne pouvais m'empêcher de me remémorer certains notables ayant cru malin de me provoquer, et ayant finis immanquablement fauché・par ma hache.

_"Keith, les bandits sont tombés, et ils ne se relèveront plus.
J'ai ordonné à quelques hommes de fouiller systématiquement chacune de ses chaumières et d'y débusquer les éventuels couards..."

Hochant la tête, je lui sourit alors de toute mes dents, en bombant le torse, oubliant ma peine et mon devoir. Sa voix si calme et si joyeuse m'avait remonté・le morale.

_"Ce fut une jolie bataille, Gregory.
Maintenant que les morts sont vengés, que dirais tu de boire un coup?"

VI- ... Et Gentleman.

La semaine qui suivit fut éprouvante... Il fallait enterrer les cadavres atrocement mutilés et profanés, réparer les maisons, rassurer les habitants et pour finir faire face aux pillages. Quant aux pillards, ils furent entassés à l'extérieur du village, tête tournée vers le sol et dépouillés de leur bien. Pire offense dans la mort, nos âmes vengeresses trouvèrent enfin le repos.

Puis, nous retournâmes à Édimbourg, où se trouvait la coure de le Basileus Scottorum.
Il fallait savoir que la contrée se déchirait en de multiples langages, dont principalement le gaëllique et le scot. Notre basileus étant d'origine scot, nous utilisions ce langage et le français à la coure, mais j'avais maîtrisé toutes ces langues. Notre tendre pays avait été étiré par nombre d'invasions: les vikings venus du nord, les gaels, les scots venus d'Irlande, les Angles, venus du sud, et les Bretons venus de l'est. Heureusement, chacune de ses nations avait des us et coutumes fort semblables aux nôtre. Nous étions celtes, et bien plus que cela, écossais.
Fier de ce pays que j'aimais, toutes mes armes étaient ornées du chardon aux ânes, avec pour devise: "Nemo me impune lacessit", Nul ne s'en prend à moi impunément. Ce symbole avait aussi une histoire: c'était ce qui avait permis de repousser une vague viking.

Ainsi, après une semaine de chevauchée, nous fîmes notre rapport à Edgard d'Ecosse, décrivant par le menu nos festivités. Heureux de nous voir de retour avec une telle réussite, il nous invita à festoyer, et à participer aux Highland Games qui se déroulaient le lendemain.
Honoré par sa proposition, nous nous préparâmes avant de reparaître à la cour et festoyer. Entre deux espiègleries de bouffons, les bardes contèrent nos faits d'armes enjolivant l'horreur, tandis que les jongleurs et cuistots éblouissaient nos yeux par leur œuvres toutes plus belles les unes que les autres... Puis, une fois nos papilles et estomacs satisfaits, les ménestrels entamèrent les morceaux de danse. L'air entrainant annonçait une gigue plutôt mouvementée, ce qui me fit sourire.
Me prenant en main, je me levais alors, et entra en piste. Le basileus m'encouragea alors battant le rythme de ses mains, tandis que je me lançais. Suivant le rythme de la gigue, je levais mes genoux, croisait mes pieds et effectuait tout mes pas avec prestance, quand soudain, je la vis.

Nos regards ne se croisèrent qu'une seconde, mais cette seconde me parut infinie et intense. Pendant une seconde, toute musique disparut, ainsi que tout le décors, hormis cette douce jeune femme. J'étais comme foudroyé sur place... je sentis mes jambes se transformer en coton, et mon cœur battre la chamade. Il battait si fort et si vite que je crus un instant qu'il allait exploser... Tremblant de tout mes membres, je sentis un frisson me parcourir l'échine, et un brusque et cruel sentiment de solitude intense m'étreindre.
Ses yeux d'un bleu plus profond que l'océan étaient encadrés par une crinière de feu ondulante descendant sur sa poitrine. Sa peau de porcelaine, et ses lèvres pulpeuses étaient tentateurs. J'avais envie de poser mes lèvres dessus, sentir sa douce fragrance, ressentir leur volupté... Sa robe beige mettait en valeur ses formes et me rendait tout chose...
Dès lors, je n'avais plus qu'une envie: l'enlacer et ne plus jamais être seul. Je souhaitais de tout mon être vivre à ses côtés, quelles que soit les épreuves.

Alors, quittant la piste de danse d'une démarche flageolante, oubliant tout jusque l'endroit où je me trouvais, je m'approchais de l'ange. Faisant appel à tout mon courage et toute ma volonté, je finis par arriver devant cette jeune demoiselle qui me donnait des ailes... Alors, m'inclinant avec respect, je pris la parole d'une voix grave et profonde:

_"Gentes Dame dont la beauté éclipse jusqu'à la lune, qu'il me soit permis de vous demander votre nom. Je suis Keith, fils du Comte Fergus Ui Ankhou, à votre humble service."

Je vis alors les joues de la belle virer petit à petit au cramoisi alors qu'elle cachait son radieux visage de sa main si fine et délicate, avant de répondre d'une voix tendre:

_"Je me nomme Eleonore, fille du Duc Deasùilean. Honorée de faire votre connaissance, Messire."

Le son de sa voix, l'éclat de son regard, la tendresse de ses propos et la beauté de son prénom me firent battre mon palpitant de plus belle... Enivré par sa présence et son attention, j'avais l'impression de nager au cœur d'un songe des plus beau. Avec un regard enamouré, je lui posait alors maintes questions sur ses goûts, et elle, tout en la comblant d'éloges venus de mon cœur brûlant d'amour... Jusqu'au moment où elle me confia que ses parents projetaient de la fiancer au champion des jeux qui se dérouleraient le lendemain.
Alors seulement, lui dévoilant à demi mots mes sentiments, je lui promis de remporter les jeux pour elle.

_"Accepteriez vous, belle Eleonore, que demain je remporte les épreuves en gage de mon amour pour vous?"

Profondément émue, Eleonore m'offrit alors un morceau de tissu blanc avec en son centre un motif représentant un chardon disposé sur une croix de saint André.

_"J'espère de tout mon cœur que vous réussirez, Keith..."

Le lendemain, les épreuves commencèrent. Habillé en kilt traditionnel, j'avais gardé l'étoffe de ma belle tout contre mon cœur, pour me donner force et courage... Les épreuves étaient au nombre de 6 épreuves: tug of war (tir à la corde), Caber (lancer de tronc), lancer de masse de 22 livres (soit 10kg), lancer de rochers, lancer de poids de 22 livres, et enfin lancer de poids de 56 livres (soit 25,5kg)...
Bien entendu, toutes ces épreuves se déroulaient en extérieur, et aux tribunes, je voyais Eleonore, Edgard, Fergus, Aileas et Gregory se réjouir des jeux.

On commença donc par le Caber, qui consistait à lancer un tronc verticalement aussi loin que possible. Mais très vite, je déchantais... En effet, de tout les concurrents, j'étais le plus jeune, le plus petit et le plus gringalet... Mais, après tout, je n'avais que 14 ans.
C'est donc avec une consternation mêlée d'horreur que je vis les troncs voler dans les airs, allant de plus en plus loin, à ma grande désillusion...
Puis, vint mon tour. M'armant de tout mon courage, je pris le tronc dans mes bras. Il était si lourd que je tenais à peine sur mes jambes, et que je m'attendais à voir mes bras se détacher de mon corps à tout instant... Alors, serrant les dents, je tournoyais avant de lâcher. Malheureusement, ma force n'avait pas suffit... Il me restait 10 mètres à parcourir pour surpasser tout le monde, et seulement 3 mètres pour ne pas être dernier...
Malgré les ricanements de mes concurrents, je pris un second tronc, mêlant cette fois force et colère... Je ne devais pas finir dernier!!!
Le tronc se positionna alors en 3è position, à 2 mètres du premier...
Alors, après un silence, la foule me félicita, m'encourageant à tenter de surpasser le premier. A bout de souffle, je ne voulais cependant pas renoncer. Regardant alentour, je vis mes concurrents me dévisager. Tous étaient musclés et grand. Mais j'avais réussis à en vaincre plusieurs... Puis, mon regard se posa sur celle dont je m'étais épris. Posant ma main sur mon cœur battant à tout rompre, je lui souris alors avec confiance. Plus rien n'avait d'importance qu'Eleonore. Je ne devais pas échouer... J'avais fait le serment à la belle de remporter ces jeux...
Inspirant un coup, je saisis alors le dernier tronc, avant de le lancer avec plus de conviction et de force qu'auparavant. Alors seulement je sortis de mon état de transe, et vis le tronc atterrir à la même distance que celui du premier concurrent.

Aussitôt, je bondis de joie, incrédule, et pourtant fier de ma performance... J'avais réalisé l'impossible pour celle avec qui j'espérais passer ma vie...
Alors, je vis notre souverain se lever avant de faire le classement:

_"Pour cette première épreuve, deux concurrents se sont distingués des autres. Le benjamin, Keith Ui Ankhou et mon champion, Donald Mac Duaga!!! Acclamez ces champions, abreuvez ces champions, car les jeux ne sont pas encore finis!!!"

Dès lors, une foule en délire se jeta sur nous, nous proposant victuailles et boissons... Ne supportant pas encore l'hydromel, je me jetais donc sur la Ale, ma préparant mentalement pour l'épreuve suivante: le lancer de masse de 22 livres. En comparaison à celle que je venais de surmonter, elle me parut facile, mais je savais que ce ne serait pas aussi simple qu'il n'y parait...

Peu de temps après, Edgard annonça la deuxième épreuve: le lancer de masse.
Comme précédemment, je fus le dernier à m'avancer, observant des résultats tous plus démoralisant les uns que les autres... Mais cette fois, j'avais une plus grande confiance en moi. Empoignant fermement la chaîne au bout de laquelle se trouvait la masse, je tournais sur moi même, avant de le projeter avec un angle de 45°.... Croisant les doigts, je vis la masse décrire une parabole, avant d'atterrir devant celle des autres joueurs.
Encore une fois, la foule m'encouragea, tandis qu'Edgard n'annonça que mon nom pour la victoire. Donald ayant finit second.

Puis, la troisième épreuve: tug of war. Malheureusement, je ne pus rivaliser avec Donald, me plaçant à la seconde place. Alors, une incertitude mêlée d'une détresse extrême m'envahirent... Et si je perdais? Qu'adviendrait il de ma chère Eleonore? Donald vint alors me trouver et me féliciter de ma performance:

_"Keith, tu as mon plus grand respect pour avoir su vaincre tes doutes. Ne te décourage pas, et lutte jusqu'au bout, ami."

Content d'être estimé par le plus vaillant cœur du royaume, je me sentais de nouveau en pleine possession de mes moyens. Je pouvais vaincre!!!
Vint alors la quatrième épreuve: le lancer de rocher. J'y mis tout mon cœur, mais ne pus vaincre mon rival. Sans perdre espoir pour autant, je repensais aux dires du champion. Je ne devais pas baisser les bras.

Après quoi, la cinquième épreuve eut lieu. Il s'agissait alors du lancer de marteau. Cependant, comme la fois précédente, je restais dans l'ombre du champion, à la seconde place.
Je compris alors que j'avais peu de chances de gagner. Mais pour l'honneur d'Eleonore, je me poussais à tenter la dernière épreuve: le lancer de poids au dessus d'une barre... Mais j'étais à bout de force, et fus une nouvelle fois second.

Donald, nominé vainqueur des épreuves se tourna alors vers moi, avant de passer son bras puissant autour de mes épaules:

_"Basileus Scottorum, Edgard d'Ecosse, ce jeune homme fit montre d'une grande bravoure, dévoilant une force exceptionnelle... Il mérite ma place, ou tout au moins les honneurs.
Et, si vous êtes d'accord, n'ayant pas de fils, je le formerais aux armes pour afin d'en faire le future champion du royaume."

J'étais abasourdi... Je n'avais certes pas gagné au sens littéral du terme, mais je fus considéré comme le grand vainqueur!!! Partageant les festivités avec mon nouveau tuteur (Edgard avait donné son accord) et Gregory, je récupérais peu à peu de ma lucidité... Et repensa avec tristesse à Eleonore.

Et c'est alors que le clou des festivité se produisit. Le Duc Deasùilean me tint ce discours:

_"Félicitation Keith, Comte d'Ui Ankhou. Je suis le Duc Duncan Deasùilean.
Ma fille, Eleonore, m'a beaucoup parlé de vous, et vos prouesse d'aujourd'hui ont su démontrer votre valeur. Aussi, si vous le souhaitez, j'aimerais qu'un jour vous vous unissiez devant Dieu."

Suite à ce discours, je me sentis euphorique. Si joyeux d'ailleurs que je ne pu m'empêcher de serrer le duc dans mes bras, avant d'accepter la proposition.
Puis, la scène se métamorphosa.

VII- Rowena.

_"Canalise ta force, Keith!!! La force brute est inutile dans un combat. Elle épuise ton énergie rapidement, et s'avère imprécise. Regardes toi, tu es déjà en sueur, et essoufflé..."


Me tendant un linge, Donald me sourit chaleureusement, posant son épée bâtarde au sol.
Je sentais mon cœur battre fort... Si fort, même, qu'il semblait être à la limite de l'explosion!!! Mes poumons en feu, respirer m'étais douloureux, aussi hochais je simplement la tête avec humilité et reconnaissance en prenant le tissu afin de me rafraichir un peu le visage, qui dégoulinait de sueur. Et dire que celà ne faisait que trois heures que nous avions commencés l'entraînement au milieu de cette salle aux proportions gigantesques, et décorée de maints armes...

Soudain, un rire cristallin me sortit de mes pensées. Tournant la tête en direction du rire, je n'eus que le temps de voir des cheveux bruns disparaître dans le couloir menant vers l'intérieur du château.

Interloqué, je restais un moment coi, avant de me mettre debout sur mes jambes, tout en remerciant mon maître d'arme avec respect, avant de prendre congé en direction des cheveux qui avaient flottés dans les airs peu de temps auparavant...

Dérapant dans le virage, je courus dans l'étroit couloir de pierre en direction du rire argentin, tandis que l'écho semblait vouloir perdurer éternellement. Dépassant une fenêtre, je vis que le ciel était blanc... il allait neiger sous peu.
Courant à perdre haleine, je finis par retrouver la chevelure brune tournant dans un autre couloir. A en juger sa hauteur, la taille de son propriétaire devait être à peu de chose près la mienne...

Le souffle court d'avoir tant couru à une telle vitesse que les tableaux m'avaient semblé être un amalgame de couleurs fondues, je finis cependant par lui tomber dessus... Au sens propre!!!

En effet, pour une raison inconnue, le rieur personnage semblait avoir freiné sans crier gare, ce qui nous valut quelques hématomes, et une réprimande pour l'armure que nous avions renversés...
Désormais seuls au milieu de la cuisine, où la chef des cuisiniers avait pansée nos plaies, je regardais le mystérieux... Ou plutôt La mystérieuse jeune fille qui me faisait face, me détaillant avec de grands yeux verts pétillants. Ses deux couettes lui donnaient un air espiègle, d'autant plus que ses dents ne semblaient encore être toutes définitives!!! Et pour ne pas arranger son apparence, une robe tâchée et déchirée par endroits reflétait la nature sauvageonne de la fillette.

Esquissant un sourire timide, je m'adressais à la téméraire jeune fille d'une voix posée:

_"Bonjour, je me nomme Keith Ui Ankhou... Mais tu peux m'appeler Keith, si tu veux."


Me regardant un moment sans rien dire, elle finit cependant par laisser un sourire s'étirer sur son visage, tandis qu'elle se relevait, en dépoussiérant sa robe (enfin, façon de parler...). Puis, elle se redressa, me regardant dans les yeux, avant de me dire d'une voix malicieuse...

_"Viens avec moi Keith!!! Il y a plein de trésors à découvrir dans le grenier!!!"


Abasourdis, je la suivit sans même m'en rendre compte, et fus bientôt dans la sombre salle glaciale.

Ce qui est étonnant, c'est cette adrénaline qui vous monte au cerveau quand vous explorez des lieux interdits ou mystérieux... Milles et une idées se bousculent dans votre esprit laissant votre imagination s'enflammer au moindre son et à la moindre odeur...

C'est donc avec une excitation grandissante que nous explorions le grenier, expirant de la buée, comme le ferait les dragons dont parlent les légendes... Bravant nos peurs, nous riions de concert lorsque nous découvrions des objets exotiques ou bizarres, tandis que nous sursautions de concert lorsqu'une chauve souris prenait son envol!!!

Ce ne fut que lorsque les domestiques inquiets nous trouvèrent que la jeune fille se présenta:

_"Je suis Rowena. J'espère qu'on se reverra!!!"

Dès lors, une amitié fraternelle naquit entre nous. Chaque fin d'entrainement annonçait des jeux, des escapades et des discussions en sa compagnie.

VIII- Jour ordinaire.

Ce jour là, j'avais pris congé de mon nouveau maître d'arme, accompagné seulement d'Ogme et de mon fidèle cheval: Lug. Arpentant fièrement la grande route en direction du domaine de ma douce Eleonore, je saluais aimablement les âmes que je croisais chemin faisant, offrant l'aumône aux mendiants et hommes d'église. En retour, on me saluais avec respect, et me bénissait. En chevalier de dieu que j'étais, je me devais de répandre la bonne parole et montrer l'exemple.

Donald Mac Duaga était un maître chaleureux, bien qu'exigent. Malgré ses remontrance face à mes erreurs de placement ou mon manque de discernement, il n'était pas rare que nous nous retrouvions ensuite pour deviser, boire un coup, ou même jouter ensemble. Très vite, il avait pris une place de second père pour moi. Il n'était et ne pouvait être Fergus, ce farouche guerrier qui m'avait enseigné la fierté de mon clan, mais une complicité s'était instauré. Très vite j'étais devenus redoutable aux armes, de même qu'il appris rapidement à sculpter bois et armes...
Un jour, alors que nous étions ivre, je me souvînt qu'il me confia avoir toujours désiré un fils tel que moi, mais que sa femme ne pouvait donner naissance.
Ce qui était étrange cependant, c'est qu'il n'y avait qu'avec moi et sa femme, qu'il semblait se confier. En effet, avec autrui, il se montrait souvent froid et silencieux. En fait, le meilleurs moyen de le qualifier, c'était de dire que c'était un ténébreux personnage, bien qu'Anya (sa femme) et moi savions qu'en fait ce n'était qu'un masque qui cachait un cœur noble et généreux.

Le Seigneur devait être de mon côté ce jour là, car un soleil radieux adoucissait ma route, et nul marauds ne vînt m'importuner. J'étais impatient de revoir mes parents... Et leur annoncer mon projet de fiançailles. Après un an passé à courtiser Eleonore, je savais qu'elle était l'élu de mon cœur... Ma moitié. Vivre sans elle à mes côtés me paraissait inimaginable, et cauchemardesque. A ses côtés, je me sentais épanoui, heureux, et capable d'accomplir l'impossible!!! Il paraissait donc évident que nous étions destinés à vivre ensemble. Mon cœur bondissait déjà de joie à l'idée de nos fiançailles...

C'est dans cet état d'esprit que je rentrais au domaine familiale. Il y avait si longtemps que je n'étais pas revenu...
Mon cœur battait la chamade, troublé par une multitude d'émotions... Il passait de la joie à la curiosité, de l'amour de cet endroit à une étrange appréhension.
Mais très vite, un sourire épanoui s'inscrivit sur mon visage, alors que je talonnais Lug pour pénétrer au plus vite au donjon. partout où mes yeux se posaient, je ne voyais nul changements... Tout était resté comme dans mes souvenirs. Le bruit des forges, qui avaient bercés mon enfance, le hennissement des chevaux de l'écurie, le bruit des charrues s'activant en vue d'un festin (mon arrivée avait été annoncée quelques jours auparavant...), le rire des enfants, et les salutations des citadins. Bientôt, l'odeur des fournils vînt chatouiller mes narines, alors que je posais pied à terre, avant d'avancer en direction de mes parents, de William et de ma nounou qui m'attendaient au porche...

_"Bienvenue Keith, mon fils. Tu as bien grandi... Tes exploits sont parvenus à nos oreilles!!! Nous sommes fier de toi.", Fit Fergus, avant de me donner l'accolade.

_"Bon retour à la maison, mon chérie.", Fit Aileas avec émotion, avant de me serrer dans se bras.

Puis, William et Gwendoline me saluèrent à leur tour avec chaleur.
Alors, nous entrâmes dans la salle à manger, avant de prendre place autour de la grande table. Aussitôt, saltimbanques et musiciens nous divertirent, jusqu'au moment où je me tournais vers mes parents, au milieu d'un poulet rôti particulièrement réussit...

_"Père, mère, je suis venu vous annoncer mon souhait de me fiancer à Eléonore, future duchesse Deasùilean, afin d'obtenir votre bénédiction..."

Un moment, Fergus et Aileas restèrent figés. Puis, dans un même mouvement ils posèrent leur fourchettes.
Pendant un instant, je sentis mon cœur cesser de battre... Allaient ils refuser? Cette alternative me semblait improbable, mais les larmes qui coulèrent subitement le long de leur joues, et l'arrêt des artistes me fit douter. J'avais l'impression que le poulet était devenu subitement glacé...
Mais très vite, ils se tournèrent vers moi, et père prit la parole avec émotion:

_"Fils, tu as notre bénédiction... Te voilà devenu un homme brave et honnête... Puissiez vous être heureux à jamais."

Le sourire de mère me rassura, et la fête reprit de plus belle.


Dernière édition par Tristan le Dim 13 Juin - 1:45, édité 1 fois
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Tristan

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Histoire comme ça _
MessageSujet: Re: Histoire comme ça   Histoire comme ça Icon_minitimeDim 13 Juin - 1:44

IX- Union sacrée.

Mes fiançailles avec Eleonore furent aussi festives que mémorables... Il y avait tout d'abord la présence d'Edgard, mes parents et mes amis, mais aussi d'incroyables ménestrels et saltimbanques!!!
Je me rappel encore avec hilarité les exploits de Gregory et les chants hautement atypiques de Donald, parlant de fleurs et d'abeilles...
Bref, cette tumultueuse journée resterait éternellement gravée dans les annales.

Puis, arriva cette journée bénite entre toute: notre mariage. Nous avions convenus de le faire au milieu du bois bordant le domaine de ma douce, afin de ressentir la bénédiction de nos ancêtres et de la terre.

En cette occasions, tous furent conviés: Edgard, Gregory, Donald, ma famille, celle d'Eleonore, le peuple, ainsi qu'Ogme. Un formidable
brouhaha avait envahit les lieux, alors que le soleil lui même veillait sur notre unions. Une petite brise faisait danser les feuilles, ainsi que les étoffes et crinières portées par nos témoins.
Au loin, la rivière rappelait sa présence avec son éternel chant rythmé par les clapotis irréguliers de ses protégées. Au milieu des gazouillis effrénés des oiseaux, la clameur croissante émise par nos invités reflétait mon intense anxiété. Caché derrière un grand voile, je sentais l'excitation de mes invités, ainsi que l'approche imminente de l'instant ultime. Cet instant qui verrait devant Dieu mon cœur et celui d'Eleonore ne faire qu'un...

J'entendis alors un rire éclater, tandis que j'imaginais Gregory faire l'idiot pour faire patienter les gens. A mes côtés Duncan, Donald et Fergus, vêtus de leur plus beau atours, n'avaient de cesse de me donner l'accolade. Intérieurement, je ne pouvais m'empêcher de les en remercier, car ces écarts brutaux m'empêchaient de m'affaler pitoyablement au sol... En effet, je sentais mes muscles se raidir, alors que je tremblais comme une feuille, les jambes flageolantes. Mon palpitant battait si fort et si vite que j'avais l'impression qu'il allait exploser, et que toute notions d'équilibre, de temps et de réalité me semblaient lointaines...

Alors, une musique solennelle et belle jouée à la cornemuse par le bagade venant de la plaine retentit. Non... Pas "une", mais "LA" musique!!! Celle qui introduisait la chute des voiles, et notre avancée vers l'autel improvisé.
Mon visage à demi palissant et à demi rougissant prit alors un air résolu et fier, tandis que petit à petit, le voile tombait...
Déglutissant avec peine, je m'imaginais milles et un scénarios pouvant gâcher notre mariage... Pourquoi devait on penser au pire alors que les meilleurs instants se déroulaient? Voici une question qui demeurerait non résolue...

Quoiqu'il en soit, transi par la crainte, l'étoffe symbolisant mon amour sous ma bandoulière en laine, je crus que le voile n'en finirait jamais de tomber.

Finalement, le tissu toucha terre, me dévoilant au publique, et me permettant de découvrir Eleonore... Baignée par une multitude de faisceaux lumineux, et épanouie comme jamais, elle balaya tout mes doutes. Telle un ange, elle avait su éradiquer la peur de mon cœur, la remplaçant par un amour infini. Sa beauté était telle que je ne fus pas le seul à garder un moment la bouche ouverte... Sa longue robe couleur lilas, orne de motifs blanc et bordée de vert mettait en présence sa pureté et son élégance. Comparé à ma tenue, pourtant si jalousée, je pensais avoir l'air de faire tâche. Et pourtant, son sourire si troublant se dessina alors que son visage tournait à un léger écarlate en me regardant.

Puis, l'air repris, et nous nous avancions vers l'autel afin de nous unir devant Dieu et nos témoins venus si nombreux en ce jour.
Arrivés devant le prêtre, nous nous arrêtions, avant de nous tourner l'un vers l'autre, tandis que le représentant de Dieu nous sermonnais en une langue peu usitée depuis longtemps: le latin. Puis, vinrent les serments de fidélité, et enfin les échanges de gages.

Alors, unis devant Dieu et les Hommes, les ripailles commencèrent. Les bombardes et cornemuses entamèrent un nouvel air cette fois plus entrainant sur lequel Eleonore et moi ouvrîmes la piste de danse.

X- les rouages du destin.

Inquiet, je tournais en rond dans la pièce depuis déjà presque deux heures... Mon humeur était si exécrable que tout nos valets s'étaient retirés sous diverses raisons au loin.
Mon regard de colérique se posait sur tout les débris de décoration avec frustration... J'avais déjà détruit tout le mobilier de la pièce.

Rien que d'y penser, je serrais dents et poings, tentant en vain de refouler la rage qui m'envahissait... Pourquoi Eleonore était elle malade? Avait on tenté de l'empoisonner?

Frappant le mur avec un coup rageur, je repensais à tout ces symptômes qui la faisait souffrir... La nausée, les menstruation qui ne venaient pas, sa faim perpétuelle et sa fatigue perpétuelle... Je sentais mon sang affluer dans mes tempes, et bouillir dans mes veines...

Soudain, une douleur se manifesta sur ma main... Regardant avec détachement mon poing, je vis suinter mon sang. Cette simple image me captiva... Comme un reflet de mes propres sentiments... Mon cœur saignait à l'idée qu'on ai pu attenter à la vie de ma dulcinée. Elle qui était si douce et si gentille...

C'est le moment que choisit le médecin pour faire irruption dans la pièce... Un instant, il me regarda d'un air perplexe, avant de reprendre contenance:


_"Messire, j'ai le plaisir de vous annoncer que votre moitié porte en son sein votre héritier."

Dès lors, je sentis mon cœur passer de l'inquiétude la plus intense à une joie sans précédent!!! J'avais un enfant!!! Ma femme était enceinte!!! Fier, mais avant tout heureux, je ne pu m'empêcher de bondir sur le malheureux, avant de le serrer dans mes bras, lui donnant l'accolade.

Puis, je me précipitais dans la chambre de ma femme, le sourire aux lèvres... Avant de d'entendre une voix qui me hantait depuis la première fois qu'il m'avait été donné de l'entendre...

"Dans quelques années, vous connaitrez l'amour. De cet amour un enfant viendra, qui perpétuera vos us et coutumes. Mais jamais vous ne le verrez.
Vous mourrez avant même sa naissance.
Mais de cette mort vous apprendrez, et votre destinée alors naitra."

Tétanisé par la prophétie, je sentais mon cœur palpiter, mais cette fois d'effroi... Tout comme annoncé dans la prophétie, j'avais trouvé l'amour de ma vie... cette chandelle qui éclairait ma route dans l'obscurité. Celle pour qui je me sentais prêt à soulever des montagnes et décrocher la lune... Eléonore... Et maintenant, l'enfant qui arrivait, tel un glas annonçant ma fin...

Déglutissant avec peine, je finis par reprendre mes esprits, et donc de mes jambes. Alors, affichant un sourire ravageur, j'entrais dans la chambre de ma femme avec une mine comblée.

_"Chérie, il naîtra dans huit mois maintenant..."

Pâlissant d'un coup, je m'arrêtais un moment, spectateur des mécanismes du destin aussi impitoyable que doté d'un sens de l'humour douteux... Une phrase si banale... Si simple et porteuse de bonheur... Et pourtant, aussi l'ultimatum annonçant ma mort prochaine...

_"Keith? Tu vas bien?"

Le ton inquiet de ma femme me ramena alors au présent. Me forçant à sourire, je la félicitait, dissipant son inquiétude, avant de prendre congé...
Mais, à peine fus je sortis de la pièce qu'un des messagers de Donald me tendit une lettre que je pris délicatement, avant de la parcourir attentivement:

"Cher Keith,

Un héraut de mon mon frère, venu d'Armorique, est arrivé ce matin, porteur de bien sombres nouvelles...

En effet, l'Église est en guerre contre les Maures impies. Ils auraient osés profaner la ville de Jérusalem avec leur culte païen, nous interdisant d'y pénétrer.

En conséquence de quoi, Urbain II décida de reprendre de force cette terre sacrée en novembre 1095. Je ferais partis des braves qui lanceront l'assaut contre les blasphémateurs, qui se réunissent en ce moment même à Cologne.

En seras tu?

Donald"

J'étais sidéré... Comment pouvais je laisser passer un tel affront devant dieu? Cet affront était la pire insulte qu'ils aient pu faire... Cette ville sacrée ne devait plus être souillée par la doctrine anathème des sarrasins!!!
Alors, me précipitant à mon bureau, j'en extrayais une plume d'oie et de l'encre, avant de répondre positivement à sa requête, mais en lui annonçant mon départ immédiat pour Jérusalem.

Ce ne fut que lorsque le messagers fut repartit que je me rendis compte que mon destin était dorénavant scellé.

C'est donc le cœur lourd que je fis mes adieux à Eleonore, lui promettant un prompt retour... Jusqu'au moment où mon écuyer me signala que les préparatifs étaient prêts. Je pris donc le chemin des écurie en bravant ma peur et ma tristesse.

XI- Première étape...

En ce mois de mars de l'an de grâce 1096, je viens d'arriver chez le cousin de Donald.
La traversée de la Manche fut rude, et une faiblesse de Donald s'est révélée: bien qu'imbattable sur terre, le moindre courant d'air sur mer est susceptible de le terrasser... Nous avons cependant dû braver les éléments, ce qui valut la vie de cinq braves matelots...

En arrivant en Normandie, une pluie pénétrante nous accueillie, avec une horde de paysans méfiants et armés jusqu'au dents. Alors que je m'apprêtais à tirer ma hache, Donald s'interposa, avant de leur parler en un étrange dialecte qu'ils parurent comprendre. En effet, ils parurent se détendre, et nous accompagnèrent à une auberges où nous fûmes nourris.
A ce propos, Eleonore, je dois te dire que ce sont de vrais barbares!!! En cette auberge, nous fûmes spectateurs de pas moins de cinq rixes...
J'ai aussi découvert avec plaisir un étrange breuvage qu'ils nomment "eau de vie", qui a un goût de pomme prononcé, et un haut degré en alcool...
Leur nourriture est elle aussi inhabituelle... Ils font tout cuire!!! Peux tu le croire? Et leur aliments sont peu assaisonnés. Il m'a fallut, je dois l'avouer, deux jours pour m'y faire.

Puis, nous avons repris la route en direction de Reims où nous attendait Erwann, le fameux cousin de Donald. La route fut paisible, même si j'allais de surprises en surprises...
Les mœurs des habitants de cette contrée sont bien étranges, mais on s'y fait... Non, ce qui me choqua le plus, c'est le nombre de volontaires qui avaient pris la direction de Jérusalem avec la ferme intention de la reprendre...

Or donc, nous sommes arrivés à Reims sans encombres notable, sous une pluie battante. Nous partirons demain à l'aube en direction de Jérusalem.

J'espère que tu te porte bien. Prends soin de toi, de notre royaume et de notre héritier, ma douce colombe.

Avec tout mon amour, ton Keith."

Achevant ma relecture, je fus satisfait. Pleine de vie, elle ne laissait rien transparaître. Ni ma peine, ni ma peur. Bien au contraire, j'y avait insufflé ma joie de découvrir ces us et coutumes!!!
Ma lettre était parfaite, et l'esquisse de ma personne que j'avais fait faire serait le meilleurs des présent. Une trace de mon passage dans cette courte aventure qu'on appelait la "vie". Une preuve de mon existence et de mon vécu... Et une promesse. Celle de ne jamais les oublier, quoiqu'il arrive.

Alors, roulant mon parchemin, je le nouais rapidement avec une cordelette, avant de le cacheter, et le ranger dans un tube en peau de bête. Demain, je dépêcherais un coursier...

Peu de temps après, alors même que je finissais mes préparatifs pour le repas, un jeune page frappa à ma porte, pour m'inviter à rejoindre les autres convives dans la salle commune.

Je suivit donc le jeune page jusqu'à ladite salle où Donald et Erawnn m'accueillirent avec chaleur. Un instant, je crus être de retour à la cour d'Edgard, tant les festivités et les mets se succédaient.
Erwann était un gaillard, comme on dit. Bourru, il avait l'œil incisif du guerrier, et faisait preuve d'une grande courtoisie. Moins costaud que son cousin, il était plus grand, et au dires de Donald lui même, il était un vétéran chevronné en matière de combats. Il était si réputé en ce domaine, que maints barons venaient en sa cour pour régler leur litiges.
Il faut dire aussi que son esprit semblait aiguisé et agile.

Je ressentis donc rapidement la plus grande admiration pour cet être au cœur noble.
Ceci était peut être aussi du au fait de voir les cousins s'amuser sans arrières pensées et avec un sincère plaisir d'être de nouveau réunis.

Puis, le temps passant à une allure hallucinantes en ces bonnes occasions, il fut bientôt -trop tôt, même, à mon goût- l'heure d'aller se reposer.

XII- L'approche de l'inéluctable...

Le lendemain matin, malgré un réveil difficile et un horrible mal de cheveux, nous partîmes comme convenu à l'aube.
Un vent frais finis de nous réveiller tandis que l'arrivée du disque solaire colorait le ciel d'un rouge peu plaisant... Cette fois ci, nul repos ne nous serait accordé, car la bible réclamait justice dans le sang des blasphémateurs impies qui osaient ternir cette sainte citée.
Mais je savais -et sentais- également ma fin se rapprocher à chaques fois que Lug faisait un "pas" en avant. Un stress extrême m'envahissait, tandis que je me demandais comment ma mort allait survenir. Allais je mourir au combat? Ou bien dans une embuscade? Une rixe peut être? A moins que la mort ne m'emporte tout simplement...
Le temps s'égrainait petit à petit à une lenteur accablante, contrairement à la distance qui nous séparait de Jérusalem. Je sentais les sabots de Lug se planter dans le sol... J'entendais chacun des cliquetis de nos armes et armures... Je sentais mon cœur s'affoler à chaque paroles prononcées, et bruit étranger à la cacophonie régulière. Toutes les ombres surgissant d'un rayon du soleil, d'un oiseau, et parfois même d'un arbre me faisait sursauter...

C'est ainsi que de jours en jours, de semaines en semaines, mon visages se durcit, et ma nervosité atteignit son apogée. Dès lors, de terribles migraines me faisaient souffrir, mais à aucuns moment ma foi ne faillit. Il me fallait bouter les maures hors de la sainte citée, quitte à y laisser la vie.

Cependant, nous n'étions pas destinés à tous atteindre Jérusalem...
En effet, tout au long de notre périple, nous avions observés avec une consternation grandissante nombre d'arbres décorés avec des juifs pendus à des cordes, avec pour épitaphe des propos antisémites... De même, nous avions vu de nos propre yeux, avec une tristesse accablante, maintes villes pillées, laissant derrière elles des enfants orphelins, des femmes violées et des bâtisses brûlées.
Le plus écœurant dans tout ceci était les auteurs de ces forfaits!!! Il s'agissait en effet de croisés, tout comme nous, ayant oubliés la bonne parole au profit de la soif de sang insufflée par le malin.

C'est donc en sortant des ruines de Belgrade, que le drame survînt...
Comme à notre habitude, nous chevauchions devant nos propres hommes... Enfin, à quelques centaines de mètres devant eux... Une légère brise soufflait, faisant danser les crinières de Donald, Ogme, Erwann et la mienne. Les faibles rayons de soleil de ce mois d'avril étaient tamisés par le feuillage touffu de la forêt dans laquelle nous venions de pénétrer. Un chant d'oiseau entêtant accentuait mon mal de tête, tandis que nous devisions chemin faisant sur les étranges coutumes locales, quand tout à coup, une flèche se ficha dans la poitrine d'Erwann... Qui demeura un moment immobile, avant de s'écrouler d'un bloc de sa selle.
Un instant, nous demeurâmes stupéfaits devant évènements qui venait de se produire sous nos yeux... Personne ne voulait y croire. Qui pourrait penser que l'un des plus redoutables bretteur du monde* venait de tomber à cause d'un simple trait...
Puis, la réalité nous frappa, et nous eûmes le même réflexe: talonner nos monture pour faire tâter aux félons de notre fer.

Sortant ma longue et grande hache de guerre, je pris la direction de la source des bruits d'épées sortant de leur fourreaux... Avant de surgir devant des badauds interloqués devant un comportement aussi suicidaire que le nôtre...
Fou de rage, j'abattais ma hache de gauche à droite, tranchant autant de têtes, mains et torses... Bientôt, la clairière se transforma en boucherie, laissant planer dans l'air maintes suppliques et cris d'agonies qui nous laissaient indifférents.

Puis, un calme des plus sinistre s'abattit sur les lieux. Pas un des mécréants n'avait survécu... Avec affliction, nous découvrîmes alors que les auteurs de ce crime étaient eux aussi des croisés!!!

* A cette époque, le monde était plat...


XIII- Le temps des adieux.

Quelques jours plus tard, après avoir enterré le corps d'Erwann, nous reprîmes la route. Accompagné de notre armée qui maintenant nous talonnait, nous n'avions pas le cœur à parler... Donald n'avait pas desserré les dents depuis la mort de son cousin, alors qu'Ogme semblait de plus en plus distant.
Même mon fidèle cheval, Lug, semblait attristé de la perte de notre valeureux compagnon.
A ce propos, je réalisais que bien que presque tout mes amis avaient assistés à la mort de leur première monture, Lug semblait toujours aussi jeune et énergique.

Plus attentif que jamais, nous n'avions plus rencontré d'autres mésaventures jusqu'aux abords de Jérusalem.
En effet, arrivé à une trentaine de lieues de notre destination, nous connurent notre première escarmouche.

Cheminant à la tête de notre armée, nous vîmes au loin un campement dont les armoiries n'étaient pas celles des croisés... Mais celles de nos ennemis, les sarrasins!!!

Alors, ordonnant une halte, j'avertis nos hommes de la proximité du danger, avant de les mettre en bon ordre avec l'aide de Donald et d'Ogme. Bientôt, l'air farouche, nos combattants tirèrent leurs armes, tandis que nos archers prirent place derrière nos fantassins.
Alors, laissant à Ogme le soin de diriger les archers, et à Donald celui de diriger les soldats, je pris le commandement des cavaliers, avant de nous retirer derrière les archer. Ainsi, notre stratégie consistait à narguer leur armée, avant de les décimer à l'aide de nos flèches avant de les achever avec une charge de cavaliers suivit des fantassins.

Une fois les préparatifs mis en place, nous assistâmes à l'alerte de l'autre camp qui prit aussitôt les armes... Tirant ma trompe, j'en sortis un son haut et clair de défi, avant de lancer d'une voix de stentor le défi:

_"Hommes de peu de foie, ici se termine votre errance anathème. Vous trouverez la foie ou périrez en ce lieu, j'en fais le serment devant Dieu!!!"

Hurlant maints blasphèmes et jurons, nos interlocuteurs tirèrent leurs armes, avant de charger sous les directives de celui qui paraissait être leur chef.

Très peu d'entre nous ne portions de véritables armure, force me fut d'admettre qu'ils étaient mieux préparés, avec leur harnachement dorés.
Mais, avant de pouvoir réfléchir à un autre plan, je les vis fondre sur nous, sous un déluges de traits aussi serrés que meurtriers qui décimèrent leur premières lignes et ralentirent les suivantes...
Cependant, leur nombre était tel que nous n'en fument pas soulagés pour autant!!!
Sonnant de ma trompe, je talonnais alors Lug, accompagné de mes hommes, tandis que les archers rangèrent leur arcs pour sortir leurs épées at que Donald entraina ses hommes derrière lui...

Dépassant les fantassins au triples galop, nous abaissâmes alors nos lances, qui semblèrent alors former une forêt d'acier, avant d'entrer en collision avec nos farouches ennemis.
Une atmosphère de sang et de rage se fit alors pleinement ressentir, quand nos lances perforèrent de part en part les maures, les embrochant comme pour faire des brochettes. Mais très vite, le nombre de macchabées qui pendaient au bout de nos lances était tel que nous les lâchions, avant de sortir nos armes de corps à corps.

Les cris de rages et d'agonies se mêlèrent alors au vacarmes du fer battant le fer et et des sabots piétinant les sarrasins... Fauchant l'ennemi comme des fétus de pailles, je fus rapidement couvert de sang des pieds à la tête, tandis que ma hache s'abattait de droite et de gauche inlassablement, pourfendant écus et têtes sans distinction. Dès lors, une soif de sang intarissable s'empara de moi, qui me fit m'avancer au cœur de nos ennemis sans peur, mais avec beaucoup de témérité!!!

Jusqu'au moment où je me rendis compte que je m'était enfoncé si loin dans les lignes ennemis que j'étais encerclé de toute part. Regardant autour de moi, je vis que peu de cavaliers étaient encore à cheval, et que nos hommes tombaient les uns après les autre.
ce n'était plus une bataille, mais un carnage... De chasseurs, nous étions devenus gibier!!!

Comprenant la situation, je pris ma hache d'une main, continuant mes moulinets incessant, fracassant membres et têtes avec un bruit écœurant, je sortis alors mon cor.
Je savais qu'en tirant cette note, je serais la cible prioritaire des maures, mais je savais aussi que tirer cette note permettrait peut être à quelques uns des nôtre de s'en sortir...

Attachant mon cor en bandoulière, je sortis la lettre destinée à Eleonore d'une main, avant d'écrire en aveugle la terrible prophétie à l'aide du sang frais de mes ennemis sur le dos de cette missive...

Puis, avec une sérénité totale, je rangeais ma lettre dans son conteneur, avant de la fixer au pommeau de ma selle. Alors, m'adressant à Lug, je lui dit calmement:

_"Lug, mon fidèle ami, trouve Donald et Ogme, et sauve les de ce guet-apens. C'est ma dernière volonté."

Comme en réponse à ma requête, Lug se cabra, avant de hennir avec force. Prenant mon cor des deux mains, tandis que mes ennemis reculaient devant la fougue de mon destrier, je le portait à mes lèvres, avant d'en tirer un son puissant... Celui de la retraite. Après quoi, je sautais à terre, pour foncer dans la masse.

Du coin de l'œil, je vis alors Lug filer, tandis que j'abattis ma hache sur le bouclier d'un assaillant.
Désormais, plus rien ne comptait, hormis l'espoir que je plaçais en mes amis. Ils devaient vivre...

*Adieu, mes frère... Que Dieu vous protège...*

A peine eus je cette pensée qu'une douleur poignante se fit sentir au niveau de mon abdomen... Accompagnée d'une sensation chaude s'en déversant.
Jetant un coup d'œil, en réprimant ma douleur, je vis avec surprise une lame traverser mon ventre de part en part!!!

Mais je n'avais pas encore tenu... Il me fallait tenir... Tenir... Encore un peu...
Puisant dans mes dernières ressources, je me retournais, l'arme à la main, décapitant mon assassin, tandis qu'un nouvelle douleur traversa cette fois mon bras gauche...
Sans montrer ma douleur et la fatigue qui se manifestait, je fis aussitôt volte face, éviscérant mon adversaire.
Je sentais ma vue faiblir, comme mon équilibre... Mais je devais encore tenir... Jusqu'à la fin...
Ma respiration était douloureuse, et de plus en plus difficile, mais je devais l'endurer... Ne pas tenir compte de ma douleur, et continuer pour permettre aux hommes de fuir...
Abattant ma hache en tout sens avec une férocité renouvelée, j'abattis trois nouveau assaillants, avant de sentir une lame traverser ma gorge...
Lâchant un gargouillis en hurlant le nom de ma bien aimée, crachant du sang, j'abattis une nouvelle fois ma hache qui se ficha dans la tête d'un nouveau sarrasin...

Mais je n'avais plus de force... Mes dernières forces m'abandonnaient... Puis disparurent enfin totalement.

Me sentant happé par une force inconnue, je vis alors mon corps solidement planté debout, alors que mes adversaires terrassés gisaient entassés les uns sur les autres, et que mes assaillants m'encerclaient à une distance respectable...
Jusqu'à ce qu'ils constatent ma mort. Alors, je vis la plupart d'entre eux retirer leur casque et le porter à leur cœur, murmurant des mots que je compris enfin...

_"Seigneur, veillez sur ce fier guerrier."

Fin du préambule
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