Ses yeux ambrés se levèrent vers le ciel, se plissant sous l'ombre protectrice de sa main devant l'attaque brûlante des rayons du soleil.
Vu la position de celui-ci, il devait être le début de l'après-midi. Lozos quitta des yeux l'astre éblouissant, balayant son regard perçant sur la nature l'entourant. La végétation était plutôt sèche, les rochers d'une pâle couleur blanche. Ramenant sa main sur son visage, il pesta un instant dans la barbe qu'il n'avait pas. Cela faisait peu longtemps qu'il avait acquérit son armure... Sa première décision avait été de rejoindre sa Déesse, dans la forteresse d'Arès qui lui servait à elle-aussi de demeure. Il savait précisément où elle se situait: à Sparte. Bon, après, c'était vrai qu'il n'avait pas trop d'idées sur sa localisation exacte. Mais on n'allait pas jouer sur les mots sans son autorisation, si? Et puis, une forteresse, c'était peu probable de la rater. Vu son propriétaire, en plus...
Toujours est-il que Lozos marchait depuis un bout de temps vers Sparte sans vraiment trouver la bonne direction. Il avait beau avoir des notions de géographie, c'était pas comme s'il connaissait le monde entier sur le bout des doigts!
Lâchant un léger soupir, le Chevalier continua sa route, dans un état d'esprit pourtant optimiste.
La chance - ou tout autre intervention divine - dû guider ses pas, parce qu'au bout d'une ou deux heures, il se retrouva à contempler du bord d'une falaise l'énorme forteresse qui se dressait, fière et protectrice. Un sourire de contentement se dessina sur ses lèvres alors qui dévalait rapidement la pente avant d'emprunter le chemin serpentant jusqu'à l'immense demeure de pierres.
Lentement, il effaça la distance qui le séparait de sa Déesse. Après avoir trottiné, couru et autres, gravi des kilomètres sous un soleil un peu trop ardent, il pouvait tout de même bien s'octroyer le plaisir de prendre son temps et de savourer chaque pas jusqu'à la forteresse de Sparte.
Lozos s'arrêta juste devant l'entrée du pont levis, balayant son regard orangé sur la bâtisse le surplombant. Il n'y avait pas à dire, cette forteresse était belle et bien... Une forteresse. Imprenable ou non, là était la question, mais il se doutait qu'il y eut des gens assez fous pour tenter de la demeure d'Arès... Si-ce-n'est Arès lui-même. Et généralement, on ne se prenait pas soi-même sa propre forteresse.
Laissant de côté les questions plus ou moins intelligentes, le Chevalier rapporta pensivement son attention sur la passerelle de bois à ses pieds. Il ne savait pas vraiment s'il pouvait ainsi entrer tout sourire... Bah, après tout, c'était normal, et puis au pire... Il aurait bien quelque chose à répondre.
Quelque peu hésitant, Lozos posa le pied sur la latte de bois solidement fixée, puis un autre, avant de franchir complètement le pont-levis, sens aux aguets.
Il devait bien y avoir quelques Chevaliers et Dieux, par ici, non..?